#8mars : notre devoir féministe

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En l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Alternatives tient à souligner les réalisations exceptionnelles des femmes mobilisées pour défendre leurs droits partout dans le monde. Leurs luttes contre les oppressions, les exploitations et les violences sont à la base du changement radical de société que nous voulons réaliser collectivement.

Depuis sa création en 1994, avec ses membres, partenaires et alliés, Alternatives place l’égalité entre les femmes et les hommes au centre de son travail. Un engagement résolument féministe, dans une approche intersectionnelle et anticoloniale, anime tous les projets que nous menons. La mobilisation des femmes ne se résume pas à une lutte contre les inégalités, mais est bien plus large, par un travail constant de dénonciations des effets du patriarcat dans toutes les structures de la société, des impacts disproportionnés sur les femmes et les filles de la pauvreté, des crises et des guerres, de même que les discriminations systémiques, dont de multiples formes de violences.

Notre travail s’inspire de toutes nos partenaires, ces femmes militantes et engagées, qui appellent à une transformation de nos sociétés pour plus de justice et d’équité. Actuellement, au Moyen-Orient, par notre projet en soutien aux femmes journalistes et de la société civile, nous travaillons avec des femmes qui osent élever la voix et bousculer les rôles traditionnels qui leur sont réservés. En Palestine, en Irak, au Yémen, en Jordanie au Liban et au Soudan, l’engagement de nos partenaires visant à dénoncer une culture d’impunité prévalente qui perdure et banalise le harcèlement et la violence sexuelle et sexiste dans les milieux de travail et en ligne mènera, dans le cadre du projet, à un Observatoire régional des violations des droits des femmes journalistes. Aussi à titre d’exemple, dans le quartier Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, nous travaillons avec l’APROSIFA (Association pour la promotion de la santé intégrale de la famille), qui a créé le Centre de récupération nutritionnelle, un lieu de dignité pour les mères qui propose des stratégies durables de moyens d’existence par le biais de jardins collectifs et des moyens concrets pour déjouer la précarité qui touche les femmes et les marginalise.

Nous saluons aussi, par le fait même, les initiatives qui aujourd’hui permettent une sensibilisation aux multiples formes de revendications féministes, du Sud et du Nord, à la croisée d’autres mouvements sociaux, dont l’anticapitalisme, l’antiracisme et l’écologie politique : les résistances des femmes autochtones et racisées dans les Amériques, le mouvement de grève générale féministe sans précédent en Espagne (huelga feminista) à l’occasion du 8 mars l’an dernier qui aujourd’hui bourgeonne (Collecti.e.f 8 maars), la mobilisation des femmes pour la légalisation de l’IVG en Argentine, entre autres. Ce sont là des exemples de liens de solidarité entre les groupes de femmes et entre mouvements à reconnaître et renforcer.

En ce #8mars, nous rappelons que nous devons faire des luttes des droits des femmes et des luttes féministes un engagement à la fois personnel et collectif pour bâtir le monde solidaire que nous voulons !