Alternatives soutient la nation Wet’suwet’en

© Amber Bracken

L’organisation Alternatives se déclare solidaire de la Première Nation Wet’suwet’en. Nous exprimons officiellement notre soutien à ce peuple souverain et le remercions de préserver avec grande détermination son territoire traditionnel au bénéfice des générations futures. Nous exhortons les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada à respecter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que la décision de la Cour suprême du Canada, dans son jugement Delgamuukw de 1997, qui a défini l’existence des titres ancestraux et l’obligation du gouvernement de consulter les peuples autochtones. La Première Nation des Wet’suwet’en, représentée par ses chefs héréditaires, n’a jamais consenti au projet de gazoduc Coastal GasLink.

Nous dénonçons la récente et brutale invasion de son territoire, ainsi que les arrestations qui y sont liées.

Quelques rappels :

• Les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada appuient le projet actuel de gazoduc Coastal GasLink, lequel appartient à TC Energy, ainsi qu’à la Société de gestion de l’investissement de l’Alberta (une société d’État albertaine qui gère les régimes de retraite du secteur public) et le fonds d’investissement américain Kohlberg Kravis Roberts & Co., ces deux derniers pour 65% des parts ;
• La nation Wet’suwet’en, représentée par ses chefs héréditaires, n’y a jamais consenti;
• En 1997, l’affaire Delgamuukw de la Cour suprême du Canada a défini la nature et la portée du titre aborigène et reconnu le régime juridique traditionnel de la nation Wet’suwet’en. Selon la gouvernance traditionnelle de la nation Wet’suwet’en, les chefs héréditaires sont responsables des décisions concernant les terres ancestrales;
• Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies a demandé l’arrêt de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, du barrage Site C et du gazoduc Coastal GasLink, selon la Décision 1 (100) du Comité, émise le 13 décembre 2019;
• Depuis 2016, le Canada appuie pleinement, et sans réserve, les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il s’est ainsi engagé avec les peuples autochtones à établir une relation renouvelée, de nation à nation, fondée sur la reconnaissance des droits, sur le respect, sur la collaboration et sur les partenariats;
• Une réconciliation concrète avec les peuples autochtones ne peut avoir lieu dans un contexte de harcèlement, de violence et de désinformation.

AUSSI un enjeu climatique !

Comme partie prenante du mouvement social, nous sommes interpelés quand des communautés, parmi les plus marginalisées, choisissent de s’opposer au développement irresponsable des énergies fossiles. Les Wet’suwet’en, comme beaucoup de Premiers Peuples sont à l’avant-garde de la lutte pour la justice climatique et continuent de protéger les terres et les plans d’eau avec force et courage, en dépit de la violence coloniale que leur opposent les gouvernements et les industries extractives.

Le gazoduc Coastal GasLink est un projet anachronique en cette ère d’extrême urgence climatique : il vise à transporter du gaz fracturé – la fracturation étant en soi une menace aux nappes phréatiques – sur près de 700 km. L’humanité entière subit aujourd’hui les conséquences de ce type de projets, particulièrement les Premiers Peuples.

Pourtant, cette bataille contre les changements climatiques et pour le climat est celle de tous car nous appartenons tous à la même Terre. Alors que nos gouvernements se font complices des stratégies d’exploitation des ressources fossiles, nous augmentons conjointement la responsabilité de l’ensemble des citoyens du Canada face aux changements climatiques.

Quand des communautés choisissent de lutter pour éviter des dommages irréversibles à nos écosystèmes, nous devons les soutenir pour le mieux-être de tous et toutes.