Du 30 mai au 1er juin, Alternatives a participé à l’édition 2025 de La Grande Transition en organisant cinq conférences et en collaborant à une discussion. Nous nous réjouissons du succès de ces conférences puisqu’environ 150 personnes au total ont assisté aux événements en lien avec Alternatives, qui se déroulaient tous dans le pavillon Hubert-Aquin de l’UQAM.
Vendredi 30 mai – une solution haïtienne durable et la communication engagée chez les jeunes
Les conférences ont commencé le vendredi après-midi avec une première séance intitulée « Pour une solution haïtienne durable à la crise ». Comment comprendre la réalité d’Haïti aujourd’hui ? Quels ont été les effets du projet néocolonial et des politiques qui s’y rattachent sur la souveraineté du pays, notamment sur son autonomie alimentaire ? Quelles sont les luttes portées par les mouvements sociaux et les mouvements féministes ? Quels modèles proposent-ils pour la revitalisation du pays ? Et surtout, comment soutenir la société civile dans ses efforts en vue d’une résolution de la crise ? Ce sont à ces questions qu’on tenté de répondre Jean-Claude Icart, Chantal Ismé et Marc-Édouard Joubert, qui animait les discussions devant 25 personnes.
En deuxième partie d’après-midi, l’atelier « Les jeunes et la communication engagée » a réunit une quinzaine de participant·es. Les panélistes étaient Jérémy Bouchez, agent des communications à Alternatives, Anne-Florence Maranda, ancienne stagiaire de la cohorte numéro 1 du PSIJ et Ronald Cameron, enseignant au collégial à la retraite, syndicaliste, auteur, membre fondateur de Québec solidaire. Ronald gère et dirige Le Journal des Alternatives – une plateforme altermondialiste (JdA-Pa). L’atelier visait à introduire l’auditoire aux techniques et stratégies communicationnelles, tant à l’écrit qu’en ayant recourt au format audio sous la forme de baladodiffusion (podcast), de plus en plus utilisée parmi les citoyennes et citoyens engagé.es. Il a également été question des risques grandissants concernant l’utilisation des médias et l’IA. Enfin, l’utilisation et la production de contenus sous les licences libres Creative Commons ont été abordées. Par la suite, Anne-Florence Maranda a détaillé son expérience terrain durant son stage en Inde, plus particulièrement l’écriture de textes pour Le blogue des stagiaires d’Alternatives, mais aussi la création d’entrevues audio et vidéo pour PAIGAM, notre partenaire en Inde. Enfin, Ronald Cameron a présenté Le Journal des Alternatives – une plateforme altermondialiste, un média qui donne une grande place à des jeunes qui viennent parfaire ou apprendre les rudiments de la communication engagée.
Samedi 31 mai – Le militantisme contre l’extractivisme en Afrique, le scholasticide à Gaza et la recherche de la paix au Soudan
Le samedi a démarré avec une discussion autour du militantisme contre l’extractivisme en Afrique, la vision de la nature par le système capitaliste étant la source de graves conséquences, tant sur le plan environnemental que pour les droits humains. Le continent noir a vu l’émergence de nombreux mouvements sociaux et collectifs qui revendiquent des droits et cherchent à défendre leurs terres. Le militantisme lié à l’extractivisme est donc non seulement une lutte pour les droits des communautés, mais également un combat pour un avenir durable et équitable, où les ressources naturelles bénéficient à tous et non à une minorité. Cette discussion en grande partie en ligne aura eu donc pour vocation de mettre en lumière l’importance de la solidarité sur la question du militantisme lié à l’extractivisme en Afrique. Par l’entremise d’organisations locales et de militant.e.s, l’auditoire a pu assister à un portrait de différentes expériences et réalités, tout en parlant des enjeux et des pistes d’actions concrètes qui peuvent être mises en place pour contrer ce phénomène. Les intervenant.es étaient Grace Kaoume, directrice exécutive de l’antenne en Côte d’Ivoire pour l’Association Sterna Africa, Hamado Simpore, militant du Burkina Faso, Eric Prosper M. Dossa, directeur exécutif de l’ONG RAIL au Bénin et Kasandra Boivert d’Alternatives. La discussion fut animée avec brio par Christioline Likibo, stagiaires PSIJ à Alternatives.
En fin de matinée, la discussion intitulée « Scholasticide in Gaza: Crimes Against Humanity? / Le scholasticide à Gaza: Crimes contre l’humanité? » a attiré une trentaine de personnes pour venir écouter le Dr Ahmad Abu Shaban, qui a assisté à la destruction de l’infrastructure de son université à Gaza et a vécu la douleur de ses étudiant·es et de ses collègues assassiné·es par les bombes et l’artillerie de l’armée israélienne. Ce professeur gazaouis, désormais chercheur à l’université York, a apporté un vibrant et émouvant témoignage sur la catastrophe en cours à Gaza et la destruction du système éducatif et académique de la bande de Gaza, un scholasticide. Ensuite, Benoît Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec — CSN (FNEEQ-CSN), a tenu a rappelé le plein soutien de son syndicat dans la volonté d’aider autant que faire se peut ce qu’il reste du personnel et des institutions éducatives dans le petit territoire palestinien. La FNEEQ appuie en effet fortement notre projet « Des écoles mobiles pour Gaza ». La discussion était animée par Zahia El Masri, d’origine palestinienne et membre du conseil d’administration d’Alternatives.
Enfin, durant l’après-midi, Duha Elmardi, Soudanaise et directrice du Sustainability Action Fund à l’université Concordia, a animé une discussion sur la grave crise au Soudan, fortement ignorée par l’opinion publique et les médias. L’auditoire composé d’une trentaine de personnes a pu assister aux interventions en ligne et en anglais d’Abdel Salam Sidahmed, président du Sudanese Human Rights Monitor, Husam Mahjoub, cofondateur de Sudan Bukra et Muzan Alneel, écrivaine socialiste et chercheuse en politique industrielle originaire du Soudan. La guerre déclenchée en avril 2023 a fait jusqu’à 150 000 victimes et a déplacé près de 13 millions de personnes selon les Nations Unies, dont près de quatre millions dans les pays voisins. Pourtant, le peuple soudanais, à l’intérieur et dans la diaspora, continue de faire vivre l’esprit de la révolution et de s’organiser pour soutenir la paix, la démocratie et la reconstruction du pays. Au cœur de cette guerre sanglante se trouvent l’histoire impériale de la région, les ratés de la diplomatie internationale, l’effondrement de l’économie traditionnelle au profit de l’industrie aurifère et l’interminable crise socioéconomique. Or, quelles sont les perspectives de paix pour le Soudan aujourd’hui ? Et comment soutenir les efforts de la société civile qui a été forcée à l’exil ? Les tentatives de réponses à ces questionnements ainsi que les interventions de l’auditoire peuvent être retrouvées en visionnant la captation vidéo de la conférence Zoom sur la chaîne Youtube d’Alternatives.
Dimanche 1er juin – Initiatives for Popular Education and Democratization – Canada and India
Dans la matinée du dimanche et pour la dernière journée de La Grande Transition, Feroz Mehdi, chargé de projet à Alternatives, a fait partie du panel lors d’une discussion en anglais qui s’est concentrée sur l’organisation transnationale et locale dans le contexte de l’impérialisme, du néolibéralisme, du fascisme, de l’ethno-nationalisme, du castéisme et du racisme qui se croisent et se combinent pour attaquer et réduire au silence les voix de la résistance et du changement. Les autres panélistes étaient : Dolores Chew, (Montréal) du South Asian Women’s Community Centre et professeure au Marianopolis College, du Dr. Chinnaiah Jangam, (Ottawa) du South Asian Dalit and Adivasi Network et professeur à l’université Carleton, du Dr. Mritiunjoy Mohanty, (Calcutta) du New Trade Union Initiative et professeur à l’Indian Institute of Management Calcutta et d’Aparna Sundar, (Toronto), chercheur indépendant.