COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Montréal, le 11 novembre 2025 – Des organismes de la société civile québécoise expriment leur profonde inquiétude face aux récentes déclarations du premier ministre François Legault concernant sa volonté de positionner le Québec comme acteur majeur de l’industrie militaire. Cette orientation, qui s’inscrit dans la lignée de l’augmentation massive des dépenses militaires annoncée par le gouvernement fédéral, représente un virage dangereux pour notre société et notre planète.
Alors que le premier ministre Legault dévoile ses priorités économiques axées sur l’industrie de la guerre et la fabrication d’équipements militaires, les organisations signataires rappellent que ces choix se font au détriment d’investissements essentiels dans la transition écologique, la lutte contre les changements climatiques et le filet social dont la population a cruellement besoin.
« Il est profondément troublant de voir nos gouvernements miser sur l’industrie militaire comme moteur économique, alors que plus d’armements ne sont jamais gage de plus de sécurité. Bien au contraire, cela augmente le risque de guerres de plus en plus dévastatrices. », déclare Michèle Asselin, directrice générale de l’AQOCI. « Opérant souvent dans l’opacité sous prétexte de sécurité nationale, l’industrie militaire échappe aux mécanismes habituels de surveillance démocratique et de transparence. Est-ce vraiment là que nous souhaitons investir nos ressources collectives, plutôt que dans la construction d’un monde plus équitable et durable? », renchérit Yasmina Moudda, directrice générale d’Alternatives.
« Contrairement aux affirmations du premier ministre Legault, l’industrie militaire n’est pas un vecteur efficace de création d’emplois », poursuit Martine Éloy du Collectif Échec à la guerre. « Chaque dollar investi dans le secteur militaire crée moins d’emplois que le même dollar investi dans les services publics ou les énergies renouvelables. Nous assistons à un choix politique délibéré qui favorise les profits de l’industrie de l’armement au détriment du bien-être collectif. »
« C’est la première fois au Québec que l’on prévoit valoriser de la sorte de l’argent public dans l’industrie de l’armement, et M. Legault le fait de façon unilatérale, sans aucune consultation publique ni débat démocratique. Le gouvernement ne s’est pas fait élire sur une plateforme de militarisation de notre économie » déclare Sarah Charland-Faucher, coordonnatrice du Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement social (CIBLES).
Les organismes signataires rappellent l’impact environnemental considérable de l’industrie militaire, qui représente aujourd’hui 5,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon l’Observatoire des conflits et de l’environnement. Ces émissions ne sont généralement pas comptabilisées dans les bilans nationaux, ce qui masque leur contribution significative à la crise climatique. « De plus, la course aux minéraux critiques nécessaires à la production de matériel militaire relancera l’extractivisme au Québec et ailleurs dans le monde, ce qui risque d’entraîner une criminalisation et une répression des défenseurs et défenseuses des territoires, en particulier les peuples autochtones » ajoute Amélie Nguyen, coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière.
« La sécurité véritable de nos populations ne passe pas par la fabrication d’avions de combat, de drones ou de sous-marins, mais par la construction de sociétés résilientes, justes et écologiques », conclut Valérie Delage, directrice générale du Comité de Solidarité/Trois-Rivières. « Nous appelons les gouvernements québécois et canadien à revoir leurs priorités et à investir dans un avenir de paix et de justice sociale plutôt que dans une économie de guerre qui ne profite qu’à une minorité. »
Liste des signataires:
Michèle Asselin, Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Sarah Charland-Faucher, Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement (CIBLES)
Valérie Delage, Comité de Solidarité/Trois-Rivières
Martine Éloy, Collectif Échec à la guerre
Yasmina Moudda, Alternatives
Amélie Nguyen, Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
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Pour information:
Michèle Asselin
Directrice générale
Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Courriel : masselin@aqoci.qc.ca
No de tél. : (514) 910-1086
