Pour un débat serein sur le voile islamique

Contexte :

Sans atteindre l’ampleur qui est la sienne en France, la tempête menace au Québec autour de la question du voile islamique dans les écoles. La question est extrêmement complexe puisqu’elle met en jeu des éléments à la fois religieux, sociologiques et politiques. Les enjeux sont énormes en termes d’intégration et d’harmonie interculturelle. Le débat autour de cette question est engagé de manière assez passionnelle et peu documentée : il consiste principalement en affrontements entre tenants et adversaires du voile, au mieux entre partisans de la tolérance tous azimuts et partisans d’une réglementation contraignante interdisant le port du voile dans les écoles. Ce genre de débat a son utilité, mais sa portée en termes de solutions, d’élaboration de consensus, de compromis acceptables (d’accommodement raisonnable selon une terminologie à la mode) est presque nulle. Il n’a conduit jusqu’à présent qu’à une crispation des deux côtés et à un approfondissement de l’incompréhension mutuelle.

Objectifs :

Création d’un document de base destiné au public en général et aux intervenants des milieux scolaires en particulier sur la problématique des jeunes filles voilées dans le contexte québécois, le tout en cinq volet :

  • Le voile dans l’Islam : obligation, recommandation ou interprétation abusive?
  • Les jeunes filles voilées : consentantes et contraintes?
  • Les communautés msulmanes du Québec entre intégrisme et laïcité;
  • L’intégration des immigrantes musulmanes : entre ghettoisation et assimilation;
  • Pistes pour des accommodements raisonnables.
Réalisations :

Le groupe de travail sur la question du voile a été constitué par le CEAD au cours des deux derniers mois. Les membres de ce groupe se sont distingués par plusieurs de leurs interventions publiques et/ou médiatiques sur la question : Yolande Gedeah, Jawad Sqalli, Mortada Zabouri, Rachad Antonius, Ali Daher, Naima Bendriss, entre autres. Le groupe comprend déjà des personnes d’origine arabe (musulmans et chrétiens) et de Québécois et Québécoises « de souche » intéressés à titre divers à la question.

Le groupe est élargi pour y intégrer des représentants des milieux scolaires (enseignant-e-s, agent-e-s de milieu, directions d’Écoles, fonctionnaires du Ministère de l’Éducation, syndicats) et des membres des communautés musulmanes.

Le groupe a pour mandat de:

  • Déterminer le contenu des outils pédagogiques;
  • Promouvoir les consensus auprès du public en général et des communautés musulmanes;
  • Aviser les écoles, les commissions scolaires et le gouvernement du Québec sur le traitement des questions relatives au port du voile dans les écoles et, plus généralement, sur les problèmes particuliers d’intégration des jeunes Musulmanes;
  • Développer des mécanismes auprès des jeunes filles voilées, de leurs familles et des porte-parole communautaires musulmans, pour expliquer et promouvoir les consensus.