RDC: Au-delà de la crise dans les Grands-Lacs : perspectives d’action pour la paix, la réhabilitation et la reconstruction du Zaïre

En collaboration avec :

  • Le Préfed (Rwanda)
  • Le Centre des droits humains du Zaïre
  • L’Association zairoise des droits de l’Homme
  • La voix des sans voix
  • La Ligue des électeurs
  • Agir ensemble pour la femme
  • Coalition des chrétiens pour la défense des droits de l’Homme
  • Commission justice et paix
  • La non-violence évangélique
  • Service d’appui au développement régional intégré
  • Droit de l’homme et solidarité
  • Justice et libération
  • Les amis de Moïse
  • L’Association pour le développement de Kongolo (ADEKO)
  • Le CRONGD/Shaba
  • Centre Tricontinental (Louvain-la-Neuve)
  • Le CEDETIM (Paris)
  • Département de l’aide humanitaire de l’ONU
  • Collaborative for Development Action
Contexte :

Depuis le début des années 1990, la région des Grands-Lacs en Afrique centrale est entrée dans une crise multiforme. Le génocide de 1994 au Rwanda, les affrontements meurtriers qui y persistent ainsi qu’au Burundi depuis cette date, et plus récemment la guerre au Zaïre ont fait éclater le très fragile équilibre de cette région stratégique de l’Afrique. Bien sûr, les racines des problèmes sont anciennes et complexes. Par contre, compte tenu des changements sur la scène internationale et régionale, la crise actuelle prend des formes nouvelles. De nouveaux acteurs tant locaux qu’internationaux sont face à face. La guerre notamment prend de nouvelles couleurs, celles de l’ethnicité, des milices, du banditisme, sur fonds de désintégration sociale et économique, et où la population civile est prise en otage. Selon Mary B. Anderson, « the battlegrounds are (now) » in space of everyday life and the line between the combatants and civilians blur and disappear ». De gigantesque mouvements de population aggravent et polarisent une situation déjà très dangereuse, et face à laquelle les formes traditionnelles de médiations, de négociation et de gestion de la crise semblent démunies.

À travers toute cette catastrophe cependant, des lueurs d’espoir émergent. Sur le plan régional et international, certaines puissances coloniales sont moins en mesure de déterminer l’évolution des choses par des opérations de déstabilisation à court terme. Au sein des pays concernés, de nouvelles générations de leaders politiques et civiles prennent davantage de la place. À l’échelle micro, des communautés sont forcées de se reprendre en mains. Ce processus est invisible, mais c’est de cette mobilisation que peut émerger de véritables solutions. Mary Anderson : « Local capacities for peace always do exist, even in the worst of war situations (…) in people, in people’s actions, their attitudes, and the processes and systems they engage in normal life ».

Bref du chaos actuel ressortent un certain nombre de pistes à partir desquelles la reconstruction et la réhabilitation, dans un contexte de paix, peut se développer. Ces perspectives sont à long terme, car il faudra beaucoup de temps pour réparer les dégâts et permettre aux Africains eux-mêmes de reconstruire leurs pays.

Objectifs:
    • Identifier une région d’intervention prioritaire;
    • Dresser une carte des ressources communautaires disponible ainsi que les forces et faiblesses des groupes locaux;
    • Élaborer un projet d’aide d’urgence pour Alternatives qui prenne en compte l’expertise et la méthodologie fourni par la participation du Local Capacities for Peace Project;
    • Permettre au LCPP de produire un cahier d’analyse intitulé : Portrait des perspectives et des potentialités d’action pour la paix dans la région.
Réalisations:

Le projet consiste à élaborer les nouveaux mécanismes conceptuels et programmatiques, par le biais d’une recherche assez approfondie sur les réalités locales et régionales, qui sera faite sur le terrain en lien avec les principaux intervenants. La démarche vise à répondre à un certain nombre de questions précises clés pour la réalisations de projets humanitaires ainsi qu’à étayer le niveau d’analyse de la situation en accordant une attention particulière à la situation des femmes à leurs rôle actuel et virtuel dans la réhabilitation et la reconstruction.

Ce travail se fait à plusieurs niveaux simultanément, auprès des pouvoirs en place et en formation, au niveau des organisations de la société civile, des agences internationales. Des centres de recherche existant localement ou dans le reste du monde. Cette démarche permettra de contextualiser d’une façon plus adéquate l’environnement où s’appliquent les résultats concrets de la mission.

Les hypothèses qui sont vérifiées par la mission nous permettent d’envisager lors de phases ultérieures un programme de réconciliation et de pacification concrétisé par divers projets d’éducations et d’information par lesquels la société civile reconstruira une perspective de paix, ainsi que des moyens et des stratégies pour faciliter le retour des populations déplacées et réfugiées. Évidemment, cette phase ne peut être définie de manière précise pour l’instant. Il est entendu également qu’elle devra être élaborée en tenant compte des nombreux intervenants sur places : agences multilatérales et nationales, ONG, etc.

La mission visite les villes et les régions environnantes de Goma, Bukavu, Lubumbashi, Kisangani et Kinshasa. Dans chacun de ces endroits, les autorités locales, les groupes communautaires, les Églises et les institutions de Nations-Unies présentes sont rencontrés.

Pour maximiser le projet, celui-ci sera publicisé et rendu accessible auprès des groupes concernés (ACDI, agence internationales, ONG).