RDC: Programme d’urgence et de réhabilitation au Congo

En collaboration avec le Groupe d’étude et d’action pour le développement bien défini (GEAD)

Contexte:

Le conflit qui était supposé être une guerre éclair s’enlise et entre dans son 7e mois, et aucune issue n’est encore en vue malgré la multiplication des médiations. Aucun des deux camps en présence ne semble prêt à baisser les bras malgré les pressions tant politiques qu’économiques qui s’exercent sur tous les protagonistes. Avec l’appui des alliés (principalement l’Angola et le Zimbabwe), le gouvernement de Kinshasa chercher à s’accrocher au pouvoir, mais la tâche paraît difficile. Depuis que Kabila est au pouvoir, il n’a pas pu travailler avec les partis d’opposition et en même temps, il s’en est mis à dos les organisations de la société civile qui avaient qui avaient pourtant combattu fort pour la chute du régime de Mobutu.

La RDC qui se propose comme une alternative est politiquement très faible et très hétéroclite comme structure, son projet politique semble être aussi mal défini que celui de Kabila il y a deux ans. Le mouvement se fait reprocher par la population sa dépendance au Rwanda et à l’Ouganda. Pour l’instant, des réunions de médiation se multiplient sans aucun résultat. De part et d’autres les belligérants renforcent leurs armées et le pays est dans la partition de fait.

Entre temps la vie de la population se détériore. À Bukavu la capitale du Sud-Kivu qui est sous le contrôle du RCD, bien que les agences de l’ONU comme le FAQ disent que les prix des denrées alimentaires sont stables, la famine frappe très fort.

L’insécurité occasionnée par des militaires impayés pendant plusieurs mois ou par des miliciens persiste tant au Nord qu’au Sud.

Malgré les attaques des miliciens Interahamwe et des May May qui se répètent dans le Nord-Kivu, les citoyens circulent de Goma vers Masisi et vice-versa. La population urbaine s’approvisionne dans les marchés ruraux.

Les organisations locales, comme le GEAD qui notre partenaire principal, parviennent à travailler et à aider la population à subvenir aux besoins les plus élémentaires. C’est ainsi que nous avons pu réaliser notre projet d’urgence, de réhabilitation et de cohabitation pacifique en appui et avec le financement de l’ACDI. Le projet a débuté en décembre 1997 par un séminaire sur l’approche «Do no harm ».

Objectifs :
  • Subvenir aux besoins primaires des vulnérables en leur fournissant divers matériaux de survie : couvertures, bâches, casseroles, assiettes, gobelets;
  • Réhabiliter les différentes activités agricoles par l’octroi des outils aratoires, semences maraîchères et vivrières, produits phytosanitaires;
  • Réhabiliter les activités génératrices de revenu pour les femmes en leur octroyant des produits d’élevage, des intrants agricoles, des produits de fabrication artisanale, du savon et des fonds de roulement pour le petit commercer;
  • Réhabiliter les infrastructures routières et scolaires;
    Contribuer à l’instauration d’une paix durable en combinant l’aide d’urgence, la réhabilitation à l’éducation civique et aux actions de pacification;
  • Contribuer à l’amélioration de la santé en apportant de l’eau potable à la population et à l’allègement de la corvée de puisage pour les femmes et les enfants;
Résultats :
  • La mobilisation a été faite;
  • Les statistiques ont été adaptées aux conditions du projet. Les bénéficiaires ont été identifiés avec précision sur chaque site;
  • Le site de Goma a été supprimé pour favoriser le retour des déplacés vers leurs villages d’origine;
  • Les programmes de distribution établis avec les moindres détails pour favoriser la réussite des opérations et leur suivi ont été déjà exécuté sur l’axe Bord du lac Kivu et dans les sites de l’intérieur du territoire de Masisi et Walikale Nord-Ouest;
  • Des activités pour la reconstruction de la paix ont été réalisées;
    Grâce au projet, une collaboration plus accrue a été possible entre les ONGD de la province;
  • Un atelier sur la gestion des urgences a été réalisées du 5 au 7 février 1998 à Goma par le CRONGD Nord-Kivu et le GEAD, a permis de définir les bases de cette collaboration;
  • Les déplacés ont regagnés leurs villes d’origine;
  • Les différentes communautés ethniques présentes dans la Zone du projet ont bénéficié des activités du projet sans distinctions;
  • Le matériel de base et les fournitures scolaires ont été distribuées;
  • 12 sources d’eau potable aménagées sur l’axe Masisi-Machumbi;
  • 2 paysans ont bénéficié d’une formation en aménagement des sources d’eau potable et leur maintenance;
  • L’adduction d’eau potable de Nyabiondo sont servies parachevée avec 22 bornes fontaines construites;
  • 4.024 personnes de Nyabiondo sont servies en eau potable, par l’abduction de 1 km;
  • Agriculture et élevage : 20kg de semences maraîchères et outils de travail aratoires sont fournis aux paysans;
  • Production de semences vivrières (haricot, arachide, soja) pour 7.109 kg;
  • En petit bétail, des animaux (lapins et lapines, coqs et poules) ont été donnés aux communautés de base sur l’axe Masisi-Machumbi;
  • Des femmes et des hommes ont suivi une formation en technique d’élevage de petit bétail organisé à leur intention sur l’axe Masisi-Machumbi;
  • Dans le cadre de la création de revenu, les femmes disposent de la matière première pour la fabrication artisanale du savon;
  • Une formation en arboriculture a été dispensée dans le cadre du reboisement;
  • Acquisition des semences forestières et des matériaux de reboisement (brouettes, bêches, râteaux, sachets…);
  • Installation de 5 pépinières sur l’axe Masisi-Machumbi.
Durée :
    • L’urgence : 3 mois;
    • Réhabilitation : 9 mois